Au cours de l’été 2023, le ministère de la Santé a annoncé une série de nouvelles mesures incitatives et améliorations des mesures déjà en place pour tous les médecins exerçant selon le modèle Médecine familiale Nouveau-Brunswick (MFNB).
L’une de ces nouvelles mesures incitatives est le fonds pour professionnels paramédicaux (PP), qui aide les médecins à élargir la gamme des services offerts à leurs patients. Le fonds est conçu pour améliorer l’accès des patients à divers professionnels de la santé, tout en offrant à chaque médecin la possibilité de déterminer les services qui répondent le mieux aux besoins de ses patients en matière de soins de santé. Les services admissibles comprennent ceux d’un physiothérapeute, d’un diététiste, d’un ergothérapeute, d’un pharmacien, d’un travailleur social, d’un psychologue et d’un conseiller thérapeute agréé.
Un groupe de médecins peut combiner les fonds qui lui sont alloués pour retenir conjointement les services d’un ou de plusieurs professionnels paramédicaux. Les services paramédicaux peuvent être dispensés au cabinet médical ou ailleurs, et les PP peuvent travailler directement pour le médecin ou être employés par un fournisseur de services externe (par exemple une entreprise privée).
Aux yeux de la Dre Naomi White, membre de l’équipe d’Oromocto Comprehensive Family Physicians, cette flexibilité était essentielle à la mise en œuvre la plus efficace possible du financement. Bien qu’il puisse s’avérer très avantageux de recourir à un PP, la Dre White admet que « l’espace peut être un problème. Je pense qu’il s’agit là d’un défi commun aux soins en équipe en général. La plupart d’entre nous exercent encore dans un espace de bureau conçu pour le praticien en solo. La possibilité d’inclure des options virtuelles a donc définitivement facilité la gestion à cet égard. »
La Dre Kristen Brown, une autre membre de l’équipe d’Oromocto, souligne la possibilité – voire parfois la nécessité – de faire preuve de créativité dans la mise en œuvre des services de PP. Bien que la travailleuse sociale avec qui elle travaille reçoive les patients à la clinique en raison du manque d’espace de bureau disponible, cette option n’est pas envisageable pour son physiothérapeute. « Mon physio ne vient pas au cabinet; il reçoit mes patients dans ses propres locaux, parce que tout son matériel se trouve sur place », explique-t-elle.
Le financement annuel des PP alloué à chaque médecin est fonction du nombre de patients inscrits au 31 mars de chaque année.
Lors de la détermination des PP à intégrer dans votre cabinet, il est important de tenir compte à la fois des besoins des patients et des avantages potentiels pour le médecin lui-même. Les Dres Brown et White notent que le volume de patients qui avaient besoin de services de santé mentale, combiné à la nature exigeante de ces consultations, a été un facteur déterminant dans leur décision d’intégrer à leur équipe des travailleuses sociales, et les résultats ont été positifs.
La Dre Brown constate que ses patients apprécient la rapidité du service, et qu’ils ont tendance à revenir plus satisfaits, car « ils peuvent voir une travailleuse sociale ou un conseiller dans les deux semaines, alors qu’en passant par un service public, il y a toujours un mois ou deux d’attente, dans le meilleur des cas ».
La Dre White fait état d’une expérience similaire et souligne que « les travailleurs sociaux sont formés en counseling, ce qui n’est pas notre cas. Nous traitons ces patients au meilleur de nos capacités, mais, avec une travailleuse sociale, ils voient une personne dont les compétences sont mieux adaptées à leurs problèmes ».
D’autres considérations comprennent le temps libéré par les médecins pour se concentrer sur d’autres patients, et la réduction de l’épuisement professionnel. La Dre White admet que « les visites de santé mentale représentent une charge mentale difficile à porter, et le simple fait de pouvoir se décharger de ce fardeau réduit l’épuisement en fin de journée. »
La Dre Brown a également choisi d’ajouter un physiothérapeute à son cabinet après avoir constaté que nombre de ses patients ne bénéficiaient pas d’une couverture médicale suffisante, et se trouvaient confrontés à de longs délais d’attente. « Il y a beaucoup de gens dont les assurances ne couvrent pas la physiothérapie. Ils n’ont qu’une couverture de base, qui ne comprend pas ce service, et doivent parfois attendre six, ou même neuf mois, avant d’être admis au service de physiothérapie de l’hôpital. Plus le problème dure longtemps, par ailleurs, plus il risque de devenir chronique, » ajoute-t-elle. Elle a également remarqué qu’une fois qu’un patient a été aiguillé vers son physiothérapeute, il a rarement besoin de revenir la voir, parce que le physiothérapeute est capable de gérer entièrement le problème, ce qui réduit considérablement le nombre de visites de suivi.
En ce qui concerne les conseils qu’elle donnerait aux autres médecins, la Dre White invite les cliniques à faire preuve de créativité. « Soyez ouvert aux solutions créatives. Si l’espace est un problème, il pourrait y avoir des options de prestation virtuelle. Peut-être la sous-traitance serait-elle aussi envisageable? Si les médecins n’ont pas envie d’embaucher un autre employé et d’assumer cette responsabilité, ils pourraient penser à la sous-traiter. »
Réfléchissant à son expérience globale avec les PP dans le cadre du modèle MFNB, la Dre Brown ajoute : « Je leur conseillerais vivement d’aller de l’avant. Nous nous sommes lancés dans la médecine familiale parce que nous voulons aider les patients, et le fait de pouvoir leur offrir un service plus rapide et de les aider à se rétablir nous donne le sentiment d’avoir apporté, aujourd’hui, une contribution concrète. »
Pour en savoir plus sur l’intégration de professionnels paramédicaux à votre pratique, ou pour toute question relative à Médecine familiale Nouveau-Brunswick, veuillez consulter le www.mfnb.ca ou envoyer un courriel à hello@fmnb.ca.