Le 20 février, en prévision de la publication prochaine, fin mars, du budget provincial, et devant la possibilité imminente d’élections éclair en avril, la SMNB a intensifié ses appels au gouvernement pour qu’il investisse dans la réforme des soins de santé en lançant la campagne prébudgétaire Exigez des solutions.
Cette campagne s’articule autour de quatre piliers, correspondant aux domaines cernés comme nécessitant un financement prioritaire. Ces piliers sont les soins primaires, ce qui comprend l’amélioration de l’accès aux médecins de famille et la garantie d’une rémunération concurrentielle par rapport aux autres provinces; une solide stratégie en matière de ressources humaines en santé, comprenant des efforts accrus de recrutement et de maintien en poste, dont un plan concret pour remplacer les médecins qui partent à la retraite; une attention accrue aux déterminants sociaux de la santé, en particulier en ce qui concerne l’incidence qu’a la précarité du logement sur les résultats en matière de santé; la modernisation de la gestion des chirurgies, afin de réduire le temps d’attente pour les chirurgies et autres interventions.
La campagne a fait l’objet de publicités sur le réseau social Meta, ainsi que de publications organiques sur Facebook, X (anciennement Twitter) et LinkedIn, encourageant les patients à visiter la page Web et le Kudoboard connexes pour faire savoir comment l’état actuel des soins de santé influe sur leur vie. La campagne connaît jusqu’ici un grand succès, les publicités Meta ayant déjà été visionnées plus de 190 000 fois. Plus de 6 000 personnes ont par ailleurs visité la page Web à ce jour, et plus de 150 Néo-Brunswickois ont publié leurs récits en lien avec les soins de santé sur le Kudoboard.
La SMNB a élaboré, à l’intention de ses membres, une trousse d’information complète comprenant un aperçu de la campagne, des messages clés à utiliser pour discuter de ces questions, des affiches pour les cabinets de médecins, des graphiques destinés aux médias sociaux et une épinglette.
Nous avons également encouragé les membres à soumettre, ici, leurs propres témoignages sur l’état des soins de santé au Nouveau-Brunswick. Les commentaires reçus des patients et des médecins nous aident à élaborer nos messages tout en contribuant à nos efforts de défense des intérêts en cette période charnière.
Messages clés de la campagne
Soins primaires
Plus de 80 000 Néo-Brunswickois sont actuellement inscrits à Lien Santé NB, en attente d’un médecin de famille. Si les tendances actuelles se maintiennent, ce nombre pourrait atteindre 100 000 d’ici la fin de 2024.
L’environnement de travail de plus en plus difficile dans lequel sont appelés à exercer les médecins de famille les amène à envisager une retraite anticipée, à réduire leurs heures de travail ou tout simplement à quitter la province.
Ce que nous savons :
- Étant donné la complexité de notre population de patients, il faut compter deux ou trois nouveaux médecins pour remplacer un médecin qui prendrait sa retraite.
- Les médecins de famille du Nouveau-Brunswick sont parmi les moins bien payés au Canada, se classant au huitième rang au pays.
- Des augmentations ont récemment été annoncées en Colombie-Britannique, en Nouvelle-Écosse et au Manitoba, où l’augmentation des revenus pourrait atteindre 20 %.
- La Saskatchewan et l’Alberta ont quant à elles annoncé des investissements ponctuels de stabilisation dans leurs cabinets de médecine familiale.
Ce que nous exigeons :
- Une solution réalisable à court terme pour stabiliser les soins primaires, pendant que nous travaillons ensemble à une stratégie à long terme. Nous ne pouvons pas ni ne devrions attendre des élections; le besoin est urgent.
Stratégie en matière de ressources humaines en santé
Les efforts de recrutement du Nouveau-Brunswick ne suivent pas le rythme des autres provinces de la région.
Ce que nous savons :
- Quarante pour cent des médecins envisagent de réduire leur pratique (patientèle).
- Nous avons besoin d’au moins 80 nouveaux médecins de famille pour prendre soin des 80 000 patients actuellement contraints de se tourner vers Lien Santé NB.
- À supposer que 75 % des médecins âgés de 60 ans et plus prennent leur retraite au cours des 10 prochaines années, il faudra au moins 200 médecins supplémentaires pour les remplacer.
- La Nouvelle-Écosse offre aux médecins des incitatifs plus généreux, et ses programmes sont mieux développés.
- Les médecins du Nouveau-Brunswick qui forment des apprenants en médecine gagnent jusqu’à cinq fois moins que leurs homologues des autres provinces.
Ce que nous exigeons :
- Pour remédier à cette crise, le Nouveau-Brunswick a besoin d’incitatifs au recrutement plus concurrentiels.
Déterminants sociaux de la santé
Un logement sûr et abordable est la clé d’un Nouveau-Brunswick en santé. L’accès à un logement adéquat, sûr, accessible et abordable facilite l’obtention d’un emploi et l’accès aux services de soins de santé et aux mesures de soutien communautaires.
Ce que nous savons :
- Deux Néo-Brunswickois sur cinq s’inquiètent au quotidien de ne plus parvenir à se loger.
- Il faut impérativement accroître les investissements dans le logement abordable pour la province.
- Le Nouveau-Brunswick a besoin de plus de logements sociaux, plus rapidement.
Ce que nous exigeons :
- Construire 500 logements sociaux cette année, au lieu des 380 prévus.
- Créer un plan pour la construction d’au moins 2 500 logements sociaux supplémentaires d’ici 2025.
Modernisation de la gestion des chirurgies
Le Nouveau-Brunswick doit réduire les temps d’attente pour les chirurgies – pour les remplacements de la hanche et du genou, mais aussi pour toutes les autres interventions.
Ce que nous savons :
- Même avec les récents investissements dans les chirurgies de la hanche et du genou, les Néo-Brunswickois attendent encore deux fois plus longtemps que les autres Canadiens pour ces interventions.
- Il ne suffit pas de réaligner les ressources existantes et de forcer d’autres citoyens à patienter pour les chirurgies dont ils ont besoin; nous devons transformer le système et en augmenter la capacité globale.
Ce que nous exigeons :
- Le gouvernement du Nouveau-Brunswick doit investir dans l’accroissement du temps en salle d’opération, la modernisation de l’équipement et l’actualisation des pratiques d’évaluation, de traitement, de triage et d’établissement des horaires.
Jim Johnson, spécialiste des communications